Voilà, c'est dimanche donc je me suis octroyé une demi-heure de grasse matinée, oui, je sais j'abuse parfois. Je
prends donc mon déjeuner à 8h30. Mon seul objectif de la journée: Niagara Falls. D'ici, ça fait environ 80 kilomètres aller, d'après ce que google map me dit. Journée tranquille donc.
Le temps de me préparer, et je décolle à 10h. Pas d'Itinéraire précis en tête, je roule
jusqu'à la frontière et je bifurque vers les chutes. La frontière est à l'Est en sortant du Ranch où je loge, je tourne donc à droite.
Il ne fait pas très chaud, mais le soleil est généreux et je suis assez heureux de
partir en sachant où j'arrive ce soir, je roule également léger, pas de valises : week-end, quoi !
Ici les routes sont du genre tracées au cordeau et perpendiculaires les unes aux
autres, je file donc à petite allure. Au bout d'un petit moment quelque chose me titille. Je ne reconnais pas le nom des villes annoncées et lorsque je regarde la boussole de mon GPS, j'ai comme
une gêne. … Mais quel boulet je fais !!!! Je file vers l'ouest ou lieu d'aller vers l'Est !!!! Chuis pas près d'arriver à la frontière !!! Allez, voilà une quarantaine de kilomètres dans le
mauvais sens.
J'ai horreur de refaire la même route 2 fois, je m'arrête donc pour consulter ma carte.
Au sud se trouve le lac Erié, il semble y avoir de petites routes qui longent la rive. Adjugé, cap au Sud ! Je prends donc la direction de Port Dover et trouve la Lake Shore road.
Le bonheur, à l'état pur, un lac d'une eau très claire, des arbres ornés de milles
teintes. Les érables sont présents et mettent des couleurs de feu dans les bois. Une petite route étroite et assez sinueuse qui donne envie de flâner. D'ailleurs aujourd'hui, je n'arrête pas de
tendre la main, les motos sont de sortie.
Ces rives ont vraiment quelque choses de reposant. Les gens du coin ne s'y sont pas
trompés et de nombreuses maison ou cabanes jalonnent cette route. Cependant, ce ne sont pas des alignements sans âme, chaque bâtisse est nichée dans les arbres et a sa terrasse avec vue sur le
lac ou une table de pique-nique les pieds dans l'eau. Très reposant comme endroit, un lieu sans prétention où il doit faire bon se retrouver en famille ou avec ses amis.
Et les couleurs toujours, les bouleaux, les érables, les chênes, ces maisons
soigneusement entretenues, le bleu du ciel, l'argent du lac. J'en oublie de filmer ou de prendre des photos.
Je flâne, je suis aux anges. Après une petite pause, je regarde ma montre 13h30. Je
fait le point sur ma carte. Pour l'instant, on ne peut pas dire que je me sois beaucoup rapprocher de Niagara Falls. Je décide qu'il est temps de reprendre quelques routes plus directes.
Direction : Fort Erié. Pour longer la rivière Niagara et arriver à destination.
Sur le chemin, un feu rouge. Un pont à bascule au dessus d'une écluse est levé. Il va
probablement falloir laisser passer une barquasse quelconque.
Ah oui, quand même !!! Ce canal relie le Lac Erié au Lac Ontario et il semble que le
trafic fluviale soit conséquent.
J'arrive à Port Erié. De l'autre côté de la rivière : les Etats Unis d'Amérique et la
ville de Buffalo. 200 kilomètres plus à l'Est la ville de New York. 200 kilomètres, ... une paille, par rapport à mon parcours, mais je croquerai la grosse pomme une autre fois.
Je longe donc la rivière Niagara. Là encore ce qui est ici une rivière, serait chez
nous un fleuve. La rivière est large et les bâteaux à moteur y font vrombir leurs moteurs puissants. Ici, ce n'est pas comme le long du Lac Erié, pas de maisons modestes, que des villas à faire
pâlir d'envie n'importe quel français. Ces propriétés sont face à la rivière séparées de celle-ci par la route, certes, mais aussi par des jardins soigneusement travaillés et entretenus et une
bande de verdure, où les érables et les grands arbres jettent leur ombre sur un chemin piétonnier et des pelouses fraichement tondues.
Les rives du Lac Erié m'avaient charmées, celles de la rivière Niagara
m'impressionnent. Ici, une maison comme une autre, pas forcément plus grande ou plus majestueuse. Sa particularité est qu'elle est à vendre. Vu l'état de négligence du terrain, il y a peut être
moyen de négocier un tarif.
Vous aurez deviné que j'arrive finalement à bon port :
Un arrêt dans un parc me donne une vue sur le centre ville au loin. Je ne sais pas ce
qui m'attends mais je pense que cette bruine au loin doit être formée par les fameuses chutes. Allons-y !
Les chutes du Niagara sont à coup sûr dans les 10 sites les plus visités au monde. La
ville s'est construite autour de ces cataractes et a fondé une grosse partie de son économie sur le tourisme et ça se voit. Des parkings payant en amont, des navettes de bus, des jardins
somptueux, des hôtels, des magasins de souvenirs magnifiques. On est pas dans n'importe quel lieu touristique. Les chutes ont une image de magnificence, tout autour essaie d'être à la
hauteur.
La circulation est assez dense, les gens regardent, cherchent une place pour
stationner. Pas facile de circuler en moto et encore moins de pouvoir prendre des images. La route passent à côté de la promenade qui longe les chutes. On réussi à entrevoir un peu de celles-ci
entre la foule qui s'agglutine le long du parapet. Cette balustrade mesure plusieurs centaines de mètres et le long, toutes les nationalités y sont représentées.
Je ne suis pas à l'aise en ville et encore moins dans ces grands rassemblements de
personnes. Mais je me dois d'aller voir de plus près. Mission numéro un : trouver un stationnement. Pas question de stationner "à la Parisienne". Les forces de l'ordre veillent et je ne tiens pas
à avoir de soucis. Je finis par trouver une place de stationnement restée libre derrière des plots de signalisation mis en place pour des travaux. Je ne gêne pas le chantier, je vais donc
chercher mon ticket à l'horodateur : Tiens, il demande l'immatriculation du véhicule pour l'imprimer sur le ticket. Voilà une idée qu'il ne faudra pas soumettre aux autorités françaises. 3
dollars pour 30 minutes, j'ai pas trop de références mais ça me parait pas donné-donné. Bref, je paie et file faire le touriste.
Voilà donc la bestiole devant une partie des chutes du Niagara. Vous aurez remarqué
comme je suis à l'aise. J'aime pas me photographier, j'aime pas la foule, je crève de chaud (25° environ – en roulant la veste se supporte très bien mais à l'arrêt …) … Mais bon, il parait qu'il
faut que je me montre parfois et puis là j'ai la preuve que j'y étais !
Je n'ai pas le temps d'aller voir de plus près la plus grosse partie des chutes un peu
plus loin. D'ici, j'embrasse cependant assez le paysage à mon goût. Et c'est vrai qu'il mérite bien tous les efforts déployés pour venir ici. En couple ou avec des amis, ce lieu, malgré les
nombreuses personnes et tout le côté touristique a tout de même quelque chose de spécial qui justifie sa réputation.
Vous ne serez pas étonné, si je vous dit qu'en vrai c'est tout autre chose.
De l'autre côté de la rue, ce que je vous disais précédemment: une ville très vivante,
à l'américaine. Des grandes enseignes : Sheraton, Hard Rock Café, … Je reprends, la route, … non j'avoue je pars un peu en fuyant. Je pense que je pourrais jouer les guides dans les plus reculées
des forêts, braver une rencontre avec un ours ou des loups mais en ville, je n'en mène pas large. Je m'en vais donc heureux d'avoir pu voir les fameuses chutes mais aussi de retrouver un peu de
calme.
Là encore pas d'Itinéraire pour rentrer, cette fois ci Cap à L'Ouest en évitant
toujours les autoroutes. Je dois vraiment être un ours pour fuir ainsi la civilisation ! Bref, je repars. Il est 16h30 passé. J'ai beau faire des efforts pour éviter la côte nord et les routes
importantes celles-ci semblent vouloir me forcer à aller vers ce que je veux esquiver. Mais nom d'une pipe en bois, ceux qui me connaissent savent que je peux être têtu et cette fois ci je gagne
et finis par trouver un axe qui me dirige dans la bonne direction.
Je retrouve ma chère campagne. Je regarde mon compteur et celui-ci affiche son 10 000
ème kilomètre depuis mon départ. Je voulais photographier ce chiffre à 4 zéros mais le compteur est revenu à 0. Photo prise mais pas très parlante, tant pis. Cela s'est fait à Vineland dans la
région de Lincoln. Devinez ce qui se produit à Vineland ?
Voilà. Cette journée se voulait tranquille elle s'avérera comme tous les jours de ce
périple finalement bien remplie.
380 kilomètres de plus et donc 10 070 kilomètres au total.
Fin de la quatrième semaine. Dans deux jours, je serais à Montréal, la route s'arrêtera
là bas pour Mimille et moi. Il me restera cette ville à visiter et quelques motards à voir, là aussi toute une aventure qui m'attend.
@ suivre …
Ma
trace sur Google Map