Québec Way Round 2010

Réveil chez Yvette. Ca fait du bien d'entendre parler un peu français, enfin, acadien, nuance. J'ai la joie également de croiser dans la salle à manger l'une après l'autre deux jeunes canadiennes. Ca non plus ce n'est pas désagréable. Pour couronner le tout si la température annoncée est assez fraiche, on annonce une belle journée.

Allez, il n'en faut pas plus pour moi pour partir de bonne humeur. Un petit coup d'air dans le pneu à Wellington et je reprends la route par la côte. Au bout de quelques kilomètres, du côté de Summerside, mon GPS commence à faire des siennes. Il n'affiche plus de carte. Pourtant, il n'y a pas de frontière dans le coin il me semble ! En plus faut que je trouve une banque et on dira ce qu'on voudra, avoir un plan de la ville, ça aide à trouver le centre justement.

Coup de bol, je trouve ce que je cherche dans un centre commercial et après avoir retiré mon cash, je déploie le système "Mouflon Tech 2000 wireless".

Hop, tout est rentré dans l'ordre (enfin, je le pense) et je me dirige vers la sortie de l'Ile du Prince Edouard en empruntant le pont de la confédération. Je n'avais pas payé l'aller en Ferry, le retour se paiera au péage.

Avant de quitter l'Ile je fais un petit passage par la boutique souvenirs, histoire d'avoir un sticker pour compléter ma collection. Au moment de repartir, je croise ce véhicule, demi tour et hop, clic clac c'est dans la boite

Je passe le pont. Seulement 17$, je m'attendais à 60, on m'avait dit 40 et finalement … Je vais pas me plaindre. Me revoilà au Nouveau Brunswick. Je longe toujours la côte en traversant des contrées acadiennes. Et autant sur PEI, c'était pas flagrant, là ça saute aux yeux ! A Cap Pelé, tous les poteaux sont peints de la sorte:

 Et me voilà sous le soleil à Shediac, donc la spécialité est, vous l'aurez deviné, la blanquette de veau.

Je retrouve une côte comme je l'aime, la route au raz de la mer. Des bois, des estuaires, des plages des falaises etc...

J'arrive alors à Saint Louis de Kent. Mon œil est attiré par une énooooorme drapeau acadien. Normal, c'est là qu'il a été inventé. Les couleurs de la France et l'étoile symbolisant la vierge Marie.

La journée s'avance, je traverse le Parc National de Kouchibouguac. L'agent à l'entrée me dit que je n'ai pas besoin de payer pour juste le traverser. On discute un peu, faut dire que ma caméra sur le casque intrigue souvent. Les couleurs deviennent vraiment automnales, cela s'annonce un feu d'artifice pour les jours à venir.

Je finis par arriver vers 17h30 au B&B que j'ai repéré. Il ne m'a pas pris des envies de grandeurs, mais le nom me plaisait, le prix était attractif et surtout il est à quelques centaines de mètres du concessionnaire Suzuki.

Oui, là c'est fait mon pneu est lisse, l'avant est limite et la vidange est pour dans 150 kilomètres. Donc révision complète pour Mimille prévue demain, j'espère qu'ils pourront s'en occuper dès le matin, je verrai après ce que je fais. Un peu d'improvisation n'a jamais fait de mal.

400 kms de plus aujourdh'ui, Moto 4850 kms et 2 semaines de bouclées.

@ suivre ...

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Réveil chez Brenda & Scott sans Brenda ni Scott. L'une travaillait tôt ce matin et l'autre prenait la route dans la nuit. Du coup, je m'en vais déjeuner chez Deb's. Petite gargote sympa où des habitués viennent prendre un café et jouer aux cartes. Pour ma part, j'en profite pour me connecter sur Internet histoire de prendre et donner quelques nouvelles.

Tiens d'ailleurs certains voulaient voir les autocollants sur mes valises, il y a qu'à demander:

Je me ferai un plaisir de rajouter ceux que je me suis procurés ici, mais une fois que je serai rentré, mes valises sont assez sales et j'ai pas envie de nettoyer Mimille et sa bagagerie. Mince quoi, je suis un aventurier, pas une femme de ménage !!! (avec tout le respect que je peux avoir pour les femmes de ménage :p ) De plus, j'ai pas envie qu'ils soient abimés dans l'avion.

Je me dirige donc vers le PEI Ferry. Je suis dans les premiers et une fois de plus la seule moto à bord. Dans les lignes de chargement quelques camions comme à l'accoutumée mais 3 "coachs" américains et de marque Setra. Forcément ça m'interpelle et en attendant le bateau j'entame la discussion avec le chauffeur. C'est marrant, mis à part quelques détails, les avantages et les contraintes du métier sont les mêmes sur des continents différents.

Le Ferry fini par montrer son nez, enfin, son nez … Celui-ci n'est pas comme celui de St John et ce sont des portes qui ferment la poupe et la proue du navire, de plus ce sont 2 vrais ponts qui accueillent les véhicules. En fait, 2 navires font l'aller-retour toute la journée ce sont donc 5 départs à cette saison qui se font de Pictou.

Et voilà, c'est parti pour 75 minutes de traversée. J'ai l'impression qu'il y a plus de passagers que sur l'autre ferry. Faut dire que 3 bus ça fait pas loin de 200 passager s d'un coup et le bateau est plus compact et un peu moins spacieux, normal, compte tenu de la durée de la traversée. Celle-ci se fait calmement, sans houle notable et je reste une majorité du temps sur le pont supérieur espérant voir quelques animaux intéressants mais à part quelques fous de bassan, aucun cétacé ne semble vouloir montrer le bout de leur museau.

On arrive en vue de PEI. (Prince Edward Island pour ceux qui n'ont pas suivi hier) Comme toute Ile, qui plus est à proximité de voies maritimes importantes, celle-ci est bardée de phares et dès l'arrivée à Wood Island, on est fixé enfin, éclairé.

Je commence donc mon petit tour en suivant le circuit côtier des pointes de l'est. La première pointe que je ferai sera Bear Point, avec devinez quoi ??? Un Phare évidemment !!!

Sur la route, le paysage a changé, ici la majorité de l'activité est soit tournée vers la mer soit vers l'agriculture. D'ailleurs, peu de place ici pour la nature sauvage, les maisons sont plus nombreuses, donc le réseau routier plus dense. Mise à part les habitations typiquement nord américaines, le paysage est à mi-chemin entre ce qu'on peut voir en Normandie ou certaines plaines agricoles bretonnes avec une végétation plutôt jurassienne. Bon, bon, ok, c'est particulier quand même PEI, mais pas le dépaysement que j'ai pu avoir jusqu'ici. Au contraire, ça sent un peu la France rurale, … oui, ça sent, ils font de l'élevage aussi un peu dans le coin ! :p

Ici, un pêcheur a étendu ses filets sur sa pelouse.

D'ailleurs il est à noter que depuis le début de mon périple, j'ai remarqué que les propriétés étaient souvent étendues, mais surtout que les pelouses sont toujours coupées nickel. J'ai même vu une fois roulant assez tard quelqu'un tondant sa pelouse de nuit. Une maison qui présente bien semble ici une question de principe, et il faut dire que tout cela donne une impression de propreté et de sérieux. Pas étonnant que les canadiens soient considérés par les américains comme les suisses sont considérés par nous autres français.

Je continue de rouler, le temps est plutôt frais, pas trop venté et s'il est menaçant, il n'est  pas encore humide. Pourtant quelque chose me trotte dans la tête : mes pneus. Ils sont assez usés, et je dois avouer trouver les trajectoires de la moto assez imprécises depuis quelques jours. Bon, il est vrai que dans les chemins de Louisbourg ou sur la gravelle de Meat Cove, j'en menais pas large et j'ai un peu perdu de ma superbe et de ma confiance au guidon de Mimille. Cependant un routier m'a fait une remarque sur le Ferry. Il trouvait que mon pneu arrière était un  peu "flat". Faut dire que j'avais aussi cette impression mais que ne connaissant pas la moto et n'ayant rien sous la main, j'y allais tranquillement en essayant de faire abstraction de cet état de fait.

Mais là il faut que j'en ai le cœur net ! Sur ma route je vois un garage ouvert. Ni une, ni deux je stoppe pour demander si je peux vérifier ma pression. Tiens, les outils sont différents ! Pas de mano, mais juste un tuyau qu'on enfonce sur la valve pour refaire le plein d'air. J'en emprunte un au mécano qui œuvre à côté : roue avant : environ 36/38 psi. Arf !!! j'ai une idée de la pression normale mais en bar. Ces anglos saxons et leurs unités de mesures !!! Pas grave, je vais prendre la pression des deux et m'aligner sur la meilleure. Arrière : 16/18 psi !!! Oui, là en effet, il en manque, et pas besoin de savoir combien, il y en a pas assez !!! Je mets les 2 roues à 38 psi et je repars.

Ah bas oui !!!! Mimille a retrouvé une jeunesse et moi un peu plus confiance ! Les mécanos du coin ont l'air sympa, je pense que quand je vais avoir ma vidange à faire je vais pouvoir me débrouiller.

Je suis toujours la côte et me retrouve près de Panmure Island. Un belle plage déserte et … un phare !

Les maisons deviennent de plus en plus rares. Toujours des champs, des forêts, des étangs, la mer et ces falaises de grès rouge si particulières.

Il est 15h45, la ville de "Souris" est en vue. Je pourrais stopper là mais, j'aimerais pouvoir avancer un peu pour pouvoir faire tout le tour complet de l'ile et si on m'a dit que l'ouest avait moins d'intérêt pour ses paysages, j'ai envie d'aller voir les acadiens qui y résident. Je continue donc et comme j'aime les extrémités des îles et les capes, je vais à East Point, où devinez ce qu'il y a ??? bravo !!! Un phare, je vois que vous suivez !

Et c'est reparti, le ciel se couvre, la route s'éloigne un peu de la côte, et la température tombe à 14/15°C. J'ai qu'un T-shirt sous mon blouson et ça commence à cailler. Je suis heureux d'arriver à St Peter. Il y a un point d'information, je demande pour un B&B.  15 minutes plus tard, je m'installe au Bayview B&B, chez Bill et Dolly. Comme toujours, chambres douillettes, accueil agréable et prix convenable : vendu, je prends. Mince, le net ne marche pas ici ? Je vais pas en mourir, je me connecterai plus tard.

Je vais ensuite manger "Chez Rick fish & chips". J'ai pas envie de poisson, ce sera donc un  Cheeseburger. Là aussi, une petite adresse sympa et pas onéreuse, j'arrive même à me connecter au net d'un voisin histoire de prévenir que faut pas s'attendre à  avoir de mes nouvelles pour ce soir.

(oui elle est floue, c'était histoire de faire un clin d'œil à une amie qui doit suivre elle aussi mes pérégrinations. … Quoi excuse foireuse ???)

Voilà, petite journée sympa, rien d'extraordinaire, un peu moins grandiose que les jours précédents mais qui s'en étonnerait ? Demain, je m'attends un peu à la même chose mais sous la pluie malheureusement. (ça faisait longtemps) Bon, faut avouer que les prévisions météos ne sont pas déplorables. On verra bien. J'espère arriver demain vers Summerside, avant de quitter PEI pour le Nouveau Brunswick puis la Gaspésie.

300 kilomètres aujourd'hui dont 280 en moto et au total 3975 kms de parcourus sur Mimille depuis le début.

@ suivre …

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Après cette courte pose dans la région de Louisbourg, je salue chaleureusement mon hôtesse avant de reprendre la route. La météo n'est pas des plus brillantes et le programme de la journée ne comporte que 350 kilomètres normalement. Ayant pas mal "haricoté" dans le quartier, j'ai décidé d'aller directement vers le Cabot Trail. Route très réputée mais dont je ne sais en fait pas grand-chose. Je prends donc l'axe principal (une fois n'est pas coutume) vers Sidney.

Comme de bien entendu, je me prends un peu de flotte, en revanche, pas assez pour que je prenne l'eau. Sur la route je vois la direction de Baddeck. Cette ville m'avait été recommandée par mes guides locaux. Comme j'ai le temps je file vers cette charmante station balnéaire.

On m'a également chaudement recommandé le musée créé en l'honneur de Graham Bell, inventeur entre autres choses du téléphone.

A l'entrée m'attend une drôle de machine. Quelques mots échangés avec le propriétaire et une petite photo.

Bon, je suis là pour un musée, et d'ailleurs comme la plupart des centres culturels que j'ai pu visiter, ils sont de très grande qualité tant au niveau du contenu que de la façon et du cadre dans lequel les expositions sont mises à disposition du public.

Ici, une reproduction de bateau à hydrophoïle qui a dépassé les 1OO kms/heure, décrochant ainsi un record du monde qui restera invaincu pendant plus de 10 ans.

J'ai passé un peu plus de temps que je ne pensais dans ce musée et me dirige vers la fameuse Cabot Trail … et là travaux sur travaux pendant plusieurs kilomètres. Chose amusante, sur les tronçons présentants plusieurs chantiers, une voiture pilote fait les aller et retour pour ouvrir la voix aux véhicules s'engageant sur les travaux.

J'approche du Parc national de Cap Breton. Doit y avoir des bestioles qu'on n'a pas par chez nous !

Le Parc National de Cap Breton a tout ce qu'on peut espérer d'un Grand Parc Naturel canadien : des infrastructures impeccables, mais surtout une nature préservée exceptionnelle. Là encore, je laisse parler mon appareil photo. De nombreux points panoramiques vont ravir ces derniers et je vais d'ailleurs continuer de perdre de mon avance sur mon horaire, mais qu'est ce que c'est beau !!! Le temps s'est dégagé et là encore seul le vent parfois est gênant au guidon de la moto.

Au détour d'un de ces arrêts, des visiteurs que je ne pensais pas voir !

Et je reprends la route, … superbe à tout point de vue.

Sur la carte Thierry avait fait une boucle par White Point, je suis ses conseils et découvre un village de pêcheurs typique et coloré. Plus loin la côte s'élève et fait place à des falaises et des "à pics" vertigineux.

Je ne suis pas très en avance mais je me suis fait la promesse d'aller le plus au nord possible de la Nouvelle Ecosse par la route. J'arrive au bout de ce monde à Bay St Lawrence.

Ma carte m'indique un point encore plus au nord, le dernier : Meat Cove accessible par 8 kilomètres de gravelle. Arf, je vais finir par vraiment être à la bourre ! Pas le choix, si je le fais pas je vais le regretter toute ma vie, c'est parti !!! Mes dernières expériences hors asphalte n'ont pas été formidables, je redouble de prudence et arrive dans ce coin perdu s'il en est.

Cet endroit niché aux creux de montagnes escarpées et juché sur de hautes falaises donne vraiment l'impression qu'on est arrivé au bout de nulle part. D'ailleurs, il n'y a plus rien après.

Le temps de faire une photo souvenir et je repars, j'ai encore de la route devant moi. Je retrouve la belle route du Cabot trail. En passant d'un côté de l'Ile à l'autre, on grimpe quelques monts dont les cols sont de vrais bonheurs pour la moto. Dans une vallée, j'entrevois quelques instant un ours noir qui s'enfuie dans les broussailles. Pas le temps de dégainer l'appareil photo, la bestiole est déjà loin.

Ma caméra a bien travaillé aujourd'hui, de nombreuses minutes de films engrangées. D'ailleurs, je n'ai plus de batterie. Ce n'est pas bien grave me dis-je, il ne me reste que quelques kilomètres avant Cheticamp, j'ai déjà vu des choses superbes, ça ne peut pas continuer comme ça tout le temps ! … et pourtant si :

Indescriptible !!! Imaginez vous au guidon de votre moto sur des routes quasi désertes ! La caméra n'a pas tourné mais les yeux ont fonctionné à plein régime !

J'arrive finalement dans la région de Cheticamp à la nuit tombante. Beaucoup de logements possibles, mais nombreux sont ceux qui sont pleins, et je n'ai pas pris le temps de prendre quelques adresses lorsque j'étais sur Internet. Mon guide du routard me donne quelques bonne adresses, mais évidemment : No Vacancy, Complet !! J'ai fait la route déjà 4 fois entre le Bourg et Grand Etang quand un panneau m'attire : BelleFontaine - B&B agréé Canada. Je sonne il est déjà 19h30. Il y a une chambre douillette de dispo, le prix est compétitif, banco !!!

J'ai faim et envie de me faire plaisir. On m'oriente vers le Gabriel. Restaurant-Bar typique d'acadie. La musique est jouée par deux musiciens qui alternent répertoire anglo saxon et francophone : "alouette, gentille alouette, …." Je passe un très bon moment et rentre vers mon lit.

Le temps de faire mes besognes technologique et voilà !!! 450 kilomètres de plus aujourd'hui. Je n'ai pas pu poster mon CR hier  soir : petit souci avec le net.

Encore une journée superbe, indescriptible, magique et pour couronner le tout, j'ai les pieds secs !

@ suivre, ...

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Je me réveille dans probablement un des B&B qui m'a le plus séduit. Une maison superbe, agencée avec goût et surtout un emplacement de rêve. Si vous cherchez un lieu pour vous isoler dans un cadre enchanteur et tout ça pour un prix raisonnable, je ne peux que vous recommander le Foxberry à White head. http://www.foxberry.ca

Je reprends la route non sans refaire demi-tour, j'ai oublié mon appareil photo ! Et je repars pour ce qui doit en principe être une étape plus courte que les précédentes. La météo annonce une journée grise entrecoupée d'averses, … pour l'instant c'est menaçant mais ça tient.

Ici, nous sommes dans une partie de l'Ile qui est déjà nettement moins urbanisée. Les maisons y sont plus rares et moins somptueuses. Certaines ne manquent tout de même pas de cachet ou d'originalité. Dédicace à ma frangine adorée :

Hier, j'ai roulé toute le journée sous la pluie. Je trouve un point de vue sur la mer, je décide de faire un petit arrêt et de bichonner un peu Mimille. Allez, j'aime pas ça mais on m'a demandé de me prendre également en photo de temps en temps. Vous l'aurez voulu !

Pour l'instant, le temps se tient. Sur ma droite je vois un panneau : "Sand Point". J'ai envie de faire rouler Mimille sur autre chose que de l'asphalte ce matin (Mouais on en reparlera) et c'est parti pour quelques centaines de mètres vers un coin au bord de l'eau.

J'arrive à proximité de Port Hawksberry. On y voit de grosses installations portuaires. Je retrouve ces gros camions américains que je n'avais pas vu depuis quelques jours. Des ports de commerce aussi. Ici, ces énormes monticules sont du sel …

Je suis maintenant sur l'ile de Cap Breton. Je suis la route numéro 4 évitant soigneusement les autoroutes. Puis j'emprunte la route 247 vers point Michaud. On retrouve de plus en plus de noms à consonnance française. Il faut dire que les Frenchies auraient débarqué du côté de Louisbourg. Je vais aller voir ça demain. Je n'ai pas remarqué sur ma carte que le tracé avait changé de couleur. Soudain, je donne un gros coup de frein !!!! Plus d'asphalte !!!! Je vérifie ma carte, mon GPS, … C'est normal ! Quand je vous disais que la région était moins urbanisée !!! Je suis tout content de faire rouler Mimille sur autre chose que de l'asphalte.(Mouais, on en reparlera).

J'ai retrouvé une route fréquentable et forcément, je ne peux pas faire autrement que prendre la photo. Nous sommes en Nouvelle Ecosse et le "Loch Lomond". Je laisse aux enfants que vous êtes tous retrouver la référence.

Sinon, la nature est toujours aussi belle. Une côte découpée à n'en plus finir, des baies, des lacs, des forêts, … Dommage qu'il n'y ait pas un rayon de soleil pour magnifier tout ça. J'ai comme un sentiment de tristesse à parcourir ces paysages. Il y a comme un manque de vie.

On dirait que j'approche de Louisbourg, la preuve :

En consultant ma carte, je vois que ma destination est à quelques kilomètres le long de la côte. En revanche je ne vois pas de route de dessinée. Je décide donc de consulter mon GPS. En général je roule avec une échelle de base sur ma machine qui affiche 1,2 kms. J'étais passé à 800 m lorsque la route était devenue gravier du côté de Point Michaud. Je zoome un peu, encore un peu et miracle !!! Un chemin qui va dans la bonne direction !!! J'ai envie de faire rouler Mimille sur autre chose que de l'asphalte aujourd'hui, donc je file sur cet itinéraire.

Au début c'est presque aussi large que point Michaud, il y a même quelques boites aux lettres. A droite et à gauche quelques chemins fermés par des chaines. Je continue, ça se rétrécie, il commence à y avoir des ornières, puis des cailloux, puis de l'herbe au milieu. Je vérifie mon GPS (oui, je suis un homme, je ne pense pas une seconde qu'une machine puisse raconter des âneries) Ca va dans le bon sens je continue … Ca rétrécit encore : les branches frottent contre mes valises et mon casque. De l'eau coule dans les traces de pneu, ça commence à être assez gras. Je suis au guidon d'une moto dite trail routier … là c'est plus de la route du tout !!!

Le chemin commence à ressembler à ça :

Mon GPS dit que c'est dans le bon sens … Il commence à me courir mon GPS, mais je suis discipliné, je le suis. Au prix d'une bonne douche, je me retrouve derrière cet obstacle. Et je continue, c'est de plus en plus vallonné, les cailloux sont plus gros et c'est tout aussi gras et humide. Je stoppe quelques instants. Je reprends mon GPS, je suis le chemin sur la cartographie, c'est encore long, très long, très très long et pour couronner le tout ma jauge d'essence est sur la réserve. Je ferais bien demi tour mais je me dis que peut être le chemin s'améliore après … ou pas.

Finalement, je n'aurais pas à prendre de risque. Le chemin s'interrompt avec un panneau disant qu'au-delà les véhicules à moteur sont interdits. Je n'ai plus qu'à faire demi tour. Ce qui m'effraie un peu c'est que autant jusque là ça avait tendance à descendre autant là il va falloir remonter.

Quelques minutes plus tard, je retrouve l'asphalte non sans avoir serré les fesses et tout ce que je pouvais. Mimille a démontré une fois de plus des qualités insoupçonnées. Une garde au sol un peu basse (j'ai touché 2 ou 3 fois) mais elle s'en est sortie honorablement. Une chose est sûre, je fais désormais confiance au GPS pour les tracés importants et à ma carte papier pour les plus précis. Je suis pas près de vouloir faire le mariole de la sorte.

Je réussis à rejoindre Marion Bridge. Je fais le plein de ma moto et m'achète quelque chose à manger. Comme on dit, les émotions, ça creuse. Je décide de reprendre la route par le Nord et de passer par le "Cap Breton" avant de rejoindre le B&B que j'avais repéré hier sur le net du côté de Petite Lorraine.

Je passe par de petits villages de pêche assez pauvre là aussi. Ici un cabanon à "Main à Dieu"

Je ne trouve pas le Cap en question mais le B&B.

Il est 17 h. Ca ira pour aujourd'hui. Mimille mérite bien une bonne dose d'huile pour le service rendu aujourd'hui. 350 kilomètres de plus. Demain pas de grande étape. Je reste sur place. Je vais tenter de trouver Cap Breton pour y faire flotter mon Gwen A Du et aller visiter la forterresse de Louisbourg. Je vais jouer les touristes, ça me fera pas de mal.

A suivre …

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Après avoir passé la nuit dans ce B&B qui ressemble plus à un Motel de standing, je m’apprête à prendre la route. La météo annonce une belle journée mais pour l’instant la brume couvre la ville et la température avoisine autour de 10°C.

Je m’équipe donc au complet, bottes, Jean's plus pantalon de pluie, T-shirt, veste avec ses deux doublures : polaire et imperméable, tour de cou. Non pas qu’il fasse froid mais c’est quand même très humide. D’ailleurs, ça fait un moment que mon pantalon de pluie m’énerve, il ne cesse de descendre, je passe donc au "Wall Mart" pour m’acheter des bretelles. Cette enseigne est en fait une des principale de supermarché. Rien de bien significatif, si ce n’est qu’il y a de tout évidemment mais aussi qu’il y a de l’espace entre les allées. Si, fait surprenant pour nous, pas de système anti vol aux caisses. On peut même passer du magasin, au self etc, sans problèmes …

Maintenant parfaitement à l’aise dans mon équipement de motard, je retourne en ville car j’ai repéré un endroit particulier pour moi qui suis en moto.

En effet, depuis quelques années est organisé à Digby un des plus important rally moto de l’Est du Canada. C’est pas moins de 23 000 motos qui ont envahis Digby il y a quelques jours. Pour ce faire, même le ferry faisait des facilités pour l’acheminement des véhicules à 2 ou 3 roues.

Après avoir perdu quelques minutes à m’orienter, je prends la route. Une fois encore des panneaux orange de travaux. Je n’y fais pas très attention. Pourtant, là il va me falloir trouver une alternative !!!

Heureusement, le GPS est génial pour ça, je réussis même à trouver plus court que la déviation en empruntant un petit pont interdit aux gros véhicules.

Alors que la brume s’est levée, laissant la place à un soleil radieux, la côte de la Nouvelle Ecosse commence à me révéler ses splendeurs. Alors que je m’apprête à faire mes première vidéos : Horreur, malheur !!! J’ai laissé la caméra allumée toute la nuit et la batterie est à plat !!! Qu’à cela ne tienne, j’en ai une deuxième que j’avais chargée il y a une semaine. Ouf ! Sauvé, par contre cette fois ci, je prends le temps d’allumer et éteindre la caméra à chaque prise de vue. Faut qu’elle tienne toute la journée (et il va y avoir des choses à filmer !!!)

Alors que je traverse un village, je vois un panneau indiquant une plage. Je décide donc d’aller jeter un œil. Suivant cette route, quelle n’est pas ma surprise de voir l’asphalte laisser la place à une "sand road". Cool !!! Voilà au moins le choix de mon trail justifié !!!

Je longe donc la côte quelques kilomètres sur cette large piste très roulante. Aucun soucis pour Mimille qui semble même prendre du plaisir à salir un peu ses pneus.

Une fois revenu sur la route, je continue mon chemin. Nous sommes samedi, il y a plus de jeunes un peu partout à s’amuser, de plus devant les églises les parkings sont parfois pleins et enfin, devant quelques maison, on peut voir des étalages. Des vides greniers particuliers. J’avais déjà remarqué au bout des chemins des voitures ou des fauteuils à vendre mais pas d’étals de la sorte encore.

Je continue ma route vers le sud. J’arrive alors à Shag Harbour. Lieu qui ne présente pas d’intérêt majeur si ce n’est tout de même ceci :

Bon, je flâne, je prends des photos, des vidéos, mais je ne suis pas très en avance si je ne veux pas arriver trop tard du côté de Lunenburg ce soir. Je décide donc de prendre l’autoroute. Ici, si ces routes principales sont un tout petit peu moins large, elles ont le mérite d’avoir un revêtement de bonne qualité. D’ailleurs en Nouvelle écosse, je trouve les routes plutôt meilleures que ce que j’ai pu voir jusqu’ici.

Ayant rattrapé mon retard, je décide de reprendre la route 3 et la 331. Purée, les paysages sont somptueux, une côte découpée, des iles partout, des anses, des arbres, du soleil et pour couronner le tout une belle route bien revêtue qui ondule entre les collines … Le pied !!! C’est vraiment superbe !

Alors que je passe devant un long cordon de plage du côté de "Crescent beach", je décide d’aller jeter un œil. Cette plage est appuyée sur un tombolo lui-même occupé par une route. Pour parler simple : il y a route et plage qui mènent à l'île ! :p

Et là j’ai pris une claque !!! Tout ce que je trouve de plus beau, difficile de décrire ces paysages avec ce ciel bleu, ce soleil qui commence à être bas et fait scintiller la mer de milles reflets. Une nature sauvage, des habitations rares mais superbes et bien intégrées, un petit port de pêche en bois, un chien qui joue dans l’eau, un pêcheur qui plie sont filet en me regardant se demandant si je viens pas de ‘’Shag Harbour’’. A tel point que je n’ai pris que quelques clichés et qu’évidemment aucun ne reflète la moitié de ce que j’ai pu ressentir sur place.

Je reprends la route, comme toujours, je n’ai rien réservé et nous sommes samedi soir, j’ai un peu peur d’avoir du mal à trouver un lit. J’ai repéré hier un petit B&B face à la mer, de moindre standing mais qui m’interpelle. Coup de chance : il n'y a qu’un occupant et le tarif est le plus faible que j’ai pu avoir jusqu’ici. Je m’installe et prends le temps de me dégourdir un peu les jambes.

Je pars donc à pied le long de la côte et laisse un souvenir impérissable qui marquera mon passage à tout jamais :

Enfin, sur les conseils de mon hôte, je vais manger au : "Ol Miner Diner" dans le Park d’Owen. C’est en fait un camping en forêt accessible en chemin. Là encore site imprenable, où des "campeurs" de plusieurs mètres de long sont stationnés. Ces véhicules, sont a peine plus petit qu’un de nos bus. Malgré le confort de ceux-ci, il est amusant de voir plusieurs familles agglutinées autour d’un feu de bois.

Je profite du panorama et me dirige vers le restaurant.

Sur les conseils de la charmante serveuse, je prends une tourte à la viande et en dessert une tarte à la citrouille. Voilà de quoi caler un motard qui a quelques heures de guidon dans les pattes. Ce soir il y a même concert, mais je suis sur les rotules. Et je vais me coucher.

440 kilomètres aujourd’hui et un total de 1940 kilomètres. Une conso portée à quelque chose comme 6l au cent, mais j’ai un peu plus joué avec Mimille aujourd’hui.

@ suivre

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